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Cette jeune styliste mauricienne est adulée par tout le monde.
Elle est une créatrice très perfectionniste, à l’image de la Reine de la Mode Diane Von Furstenberg.
Pour inaugurer ce blog dédié à la mode et ses alentours, Mcm vous livre l’interview de la célèbre designer de prêt à porter Annabelle Fleury. Cette styliste confirmée et acclamée par nos jeunes fashionista n’a pas besoin de présentation, car elle les habille, et ce, depuis pas mal de temps, de sa prestigieuse marque Oriya.
Elle est toujours prête à nous faire découvrir ses collections, plus sensationnelles les unes que les autres avec des designs intellectuels et abstraits.
Sans plus de détour, voici l'interview de notre chère styliste.
1. Que peux-tu nous dire sur ta prochaine collection Ete 2013-2014
On me pose souvent cette question avant la sortie de ma nouvelle collection et je trouve que ce ne serait plus du tout intéressant si j’avais à dévoiler le thème de ma prochaine collection alors surprise surprise attendons fin novembre! :)
2. Pourquoi fais tu que des collections de prêt à porter et pas de la haute couture d’autant que tu es vraiment doué, t’as bossé pour Chanel et Versace ?
J’ai choisi pour Oriya de faire du prêt-à-porter, mais qui est quand même imprégné par une influence de la haute couture. J’apprécie dans la haute couture l’attention particulière que l’on donne aux clients : les vêtements sont faits sur mesure , on fait attention aux détails, la finition des coutures est impeccable et il y a une vraie recherche de perfection.
J’ai travaillé chez Malhia Kent et quand il fallait faire le tweed pour Chanel il fallait que je sois très minutieuse, patiente et toujours être à la recherche de la perfection.
Le prêt-à-porter est constitué de modèles vendus en tant que produit fini et non pas réalisé sur mesure. Dans le prêt-à-porter on parle plutôt de standardisation des tailles. Or, bienque Oriya soit une ligne de prêt-à-porter, la marque confectionne uniquement des vêtements sur mesure afin que ses clientes se sentent singulières. Je donne une attention particulière à la finition des coutures et les vêtements sont doublés de façon à rendre un produit de qualité. C’est de ces critères de la haute couture que je m’inspire pour ma ligne de vêtement.
Le prêt-à-porter a aussi des avantages comparés à la haute couture dans le sens où les vêtements sont bien plus accessibles aux personnes . On touché bien plus de gens alors que la haute couture est bien plus élitiste.
3. Dans un futur proche penses tu faire un High fashion private collection
J’ai hélas de moins en moins de temps à me consacrer aux défilés pour Oriya, car j’ai souvent des demandes de défilé privé venant de compagnies. D’ailleurs, un de mes premiers defilé privé a été la soirée Emma Award organisée par Bank One et depuis j’ai beaucoup plus de demandes. Quand j’organise un defilé j’aime bien tout contrôler et être présente à toutes les répétitions ou à tout les briefings. Donc un défilé high fashion oui pourquoi pas, mais pour que j’organise un défilé high fashion il faudrait que je mette les bouchés doubles et que je sache mettre de coté tout mon travail habituel.
4. Quel a été le souvenir le plus marquant ayant étudié à la prestigieuse école de Condé? Et surtout de bosser pour quelque grand nom de la mode comme styliste?
L’Ecole de Condé avait organisée une sortie de classe, on devait partir à une exposition des plus grands couturiers de France et nous avons eu la chance de rencontrer à cette exposition Christian Lacroix. Être encouragé par Christian Lacroix à quelques jours des examens était que bénéfique!
Mon meilleur souvenir chez Malhia Kent a été d’apprendre qu’on avait sélectionné quelques unes de mes créations textiles pour le salon Première Vision à Paris. Me faire confiance à un aussi grand salon était pour moi une très belle récompense.
5. De tout les designers mauriciens de qui te sens tu le plus connecté et aurais aimé faire une collaboration et pourquoi?
Je n’ai pas vraiment de préférence, car chaque designer ici a son univers et son propre style. Par contre, ce serait intéressant un jour d’inverser les atouts de chacun, par exemple de proposer à un autre styliste de faire une collection en jersey et moi je ferais une collection avec sa matière de prédilection. Ce serait une façon de collaborer et à la fois de découvrir l’univers de l’autre.
6. Comme on peut le voir, tes design sont très souvent abstrait et intellectuel surtout pour les prêts à porter
Qu’est qui t’inspire cela?
Pour moi c’est important d’avoir un fil conducteur dans mes créations et de savoir que mes vêtements et accessoires ont une histoire. J’ai d’abord l’inspiration, je choisis le thème, je fais des recherches sur ce thème, je fais la page d’ambiance et ce n’est qu’après que je peux passer au stade de création.
Je ne calcule jamais mes inspirations, mes inspirations viennent toujours spontanément. Cela peut être à une exposition, quand je lis un livre, lors d’une conversation. Je fais 2 collections par année et je sais que sur 6 mois il y aura certainement à un moment donné un sujet qui me plaira.
7. Quel genre d’émotion essaies-tu de faire passer à travers tes designs?
Qu’une cliente derrière son écran puisse dire ‘Waow’ devant les pièces que je propose, c’est là pour moi ma plus grande satisfaction.
Je tente à travers mes inspirations de faire partager ma passion aux internautes. Sur mon site, il y a toujours un texte expliquant mes inspirations et le thème de la collection. Mon but quand je crée une collection est de toujours créer de nouvelles pièces tout en respectant l’univers d’Oriya, de faire en sorte à ce que mes clientes me confient à chaque nouvelle collection qu’elles ont eu des compliments pour leurs vêtements, ou qu’elles ne savent pas choisir, car elles apprécient toutes les pièces de ma collection.
8. Quelle est ta vision pour ton Label à long terme?
Je souhaite pouvoir élargir mon réseau à l’étranger. Aujourd’hui j’ai des commandes venant d’Europe, mais je souhaite dans le futur toucher bien plus de pays comme l’Amérique du Sud ou certains pays asiatiques.
9. Que penses-tu de l’évolution de la mode a Maurice?
Comparé à quelques années de cela la mode a évolué à Maurice, nous sommes certes une peu de designers, mais il y a quand même plus de designers que quelques années de cela. Pour ma part, nous avons pas encore une vraie culture de la mode à Maurice, pour beaucoup la mode se résume à Victoria Secret ou aux noms de couturiers qu’ils entendent le plus souvent dans la presse.
La mode tarde à évoluer, car il y a encore trop de lacunes et pas encore assez de professionnels de la mode, on interprète souvent mal certains termes comme certains qui pensent qu’un fashion week c’est de faire des défilés sur une semaine ou que la haute couture se résume à faire des vêtements chers.
Pour que la mode bouge à Maurice, il nous faut des leaders qui connaissent leurs sujets, des personnes qui puissent créer, des personnes qui puissent partager la culture de la mode.
10. Qu’as-tu appris dans le domaine de la mode via des expériences que tu aurais préféré connaitre à tes débuts
Quand on débute, on s’entoure peut-être des mauvaises personnes, car on ne connait pas encore les personnes qui nous soutiennent. Quand on est débutant, on peut considérer par exemple un espionage industriel comme étant quelqu’un qui s’intéresse fortement à notre marque ou à l’évolution de notre entreprise. C’est au fur et à mesure des années que nous apprenons par nous mêmes les bonnes personnes à mettre sur notre chemin et à qui faire vraiment confiance. Donc finalement j’aurais souhaité être moins naïve à mes débuts.
11. Et le mot de la fin, que souhaites-tu pour le monde de la mode mauricien?
Je souhaite que le monde de la mode évolue positivement, qu’ils y aient plus de jeunes entrepreneurs et qu’on ait plus une culture de la mode à Maurice.
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